Un tracé de 11,2 km dans le parc National Des Hautes Gorges pour 800 mètres de dénivelé ! Avec le sommet de L’acropole des Draveurs en ligne de mire.
On parle souvent du jeûne pour asservir notre corps, libérer notre esprit afin d’entendre la voix de Dieu. La rando de 3 heures dans la forêt au milieu des moustiques et du dénivelé à ce même résultat. En effet, mes amis ont eu de bonnes idées pour leur travail pendant que moi, je pensais à mon blog et cet article. Au bout d’un moment, j’ai commencé à penser à Jésus qui est allé prier sur la montagne. Franchement avant ce week-end, je ne m’étais pas rendu compte qu’il avait dû grimper la montagne avant de se présenter à Dieu.
Motivation perseverance patience et endurance.
Quant au bout de 10 min j’ai cru abandonner, j’ai entendu comme en écho la voix de mon amie Pernelle qui me demandait pour la Xᵉ fois si j’étais sûr de vouloir faire ce parcours.
Ma réponse était toujours « oui » ; je savais que je marcherais doucement, mais oui j’étais toujours motivée !
Les 20 premières minutes étaient tellement éprouvantes que j’imaginais toutes sortes de scenarii plus absurdes les uns que les autres pour m’extirper de là, du genre :
– Faire demi-tour et faire un parcours moins difficile
– Faire demi-tour et me balader le long de la rivière
– Les attendre là exactement où j’étais
– Chuter et ne plus pouvoir marcher
Bref, du grand n’importe quoi.
Ma motivation personnelle était inexistante, je ne vivais que de douleur, de l’écho de la voix de Pernelle et de la mienne qui répond « oui oui pas de soucis je marcherais doucement mais ça va le faire » LOL.
Pernelle et Antoine ont été de vrais moteurs pour moi dans cette épopée. Ils avançaient à leur rythme et moi au mien, mais à intervalles réguliers ils m’attendaient, se préoccupaient de mon mal-être et faisaient preuve de patience à mon égard. Clairement ils auraient terminé la rando bien plus vite si je n’avais pas été là mais l’inverse n’est pas forcément vrai. Je ne sais pas si je l’aurai faite jusqu’au bout si ils n’avaient pas été là pour m’épauler. Arrivée en haut je leur ai dit merci d’avoir été moteurs, ce à quoi Antoine m’a répondu que j’avais été une belle remorque. Sur le coup je ne savais pas comment le prendre mais il avait raison, je n’étais pas un boulet j’avais mes propres roues mais si ils m’avaient lâchés je n’aurais pas pu avancer. Assumer qu’on a besoin de balises le long du sentier peut faire mal à notre égo mais à quoi bon sauver les apparences si au final, on ne fait que les 3/5e du chemin ?
Dans le cas de l’escalade de cette montagne, ma persévérance devait dépasser le seuil des 20 minutes pour être acquise. Objectivement c’est peu mais mes poumons que j’étais en train de cracher ne le réalisaient pas. Parfois notre rapport et nos attentes envers Dieu sont un peu similaires, pour être libéré, guéri, apaisé il faut affronter nos douleurs, peines, blessures et arracher les pansements. Paradoxalement il faut s’exposer. Un pasteur que j’aime beaucoup disait dans un de ses prêches (à écouter ici) que nous laissions pendant des années et des années des situations non favorables et des blessures nous forger et qu’au bout de dix jours avec Dieu on est lassé d’attendre les promesses !
A gravir cette montagne j’en étais un peu là. J’avais envie de voir la beauté du paysage mais j’avais envie qu’on m’y emmène en hélicoptère (un mal bien connu). A chaque niveau où le point de vue était déjà beau j’avais envie de m’arrêter en me disant « c’est déjà beau vu d’ici, qui saura ? « . Je limitais ma persévérance et donc ma bénédiction.
Après 20 minutes de douleurs intenses mon coeur et mes poumons ont commencés à se calmer, ils avaient compris que je n’allais pas faire demi-tour et qu’ils feraient mieux de se mettre au travail avec moi. Je ne marchais clairement pas plus vite mais j’avais arrêté de souffrir, tout ce qui me fallait à présent c’était une bonne dose de patience pour gravir les 2 heures restantes avant la récompense. Dans les dernières minutes ce sont les jambes qui commençaient à être douloureuses mais mes pensées étaient déjà au sommet. Tant que nous n’avions pas atteint le panneau « Félicitations vous êtes bientôt arrivé au sommet » nous fabulions sur le temps de marche restant et il fut plus court qu’estimé. YOUPI !
Dans ma marche avec Dieu ma vie est faite de fabulations, estimations, planifications qui vraisemblablement sont erronées. La promesse est là, l’itinéraire est rarement fourni en entier et le GPS perd régulièrement le réseau; alors comme sur cette montagne je ferais mieux d’avancer un pas après l’autre, un battement de coeur à la fois.
Quel bonheur d’arriver tout en haut et d’admirer les paysages magnifiques créés par Dieu. Le bonheur des yeux mais aussi de l’accomplissement et du dépassement de soi. La vie avec Dieu c’est un partenariat. Me mettre en mouvement pour atteindre Ses sommets, la liberté sur mon corps et mes pensées.
Une fois qu’on a vécu tout cela, on a tendance à se relâcher, on s’emballe, on est full d’adrénaline et dans la descente c’est la catastrophe. Je prends de mauvais appuis et me tords une cheville (je n’ai rien of course). Le dénivelé qui nous a fait tant souffrir en montée est encore là, entre nous et le temps de repos. On passe par les mêmes chemins mais leur point de vue est tellement différent que l’on doute les avoir surmontés une première fois. Les attaques, les combats on parfois ce goût amer de pourquoi j’y reviens ?
Selon le Larousse l’endurance est » l’aptitude à résister aux fatigues physiques ou aux épreuves morales « .
Quand on pense avoir souffert, eu mal, gagné puis avoir la sensation d’avoir perdu à nouveau, il faut aller encore plus loin dans nos ressources. Et nos ressources en fait ça devrait être Dieu et Sa gloire en premier puis notre savoir, notre entourage. Mais je vous l’accorde c’est bien plus facile à dire qu’à vivre.
En attendant je nous encourage à avancer pas à pas au rythme du Seigneur.
« Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance » Romains 5v3
Pour voir les photos de mon week-end à Charlevoix c’est par ICI.
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